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En cavale

Je crois que je viens de faire une bêtise. Peut-être même une très grosse bêtise...

Je me suis enfuie comme une voleuse, sans prévenir personne. J'ai fui comme un oiseau à qui on aurait entrouvert la cage pour lui montrer qu'on a confiance. Mais il ne fallait pas lui faire confiance, car ce qui devait arriver arriva. A peine les verrous ont-ils frémi que l'oiseau était déjà dehors.

Je me suis échappée et je sais que je ne retournerai pas dans la cage. Même si on finissait par me rattraper, on ne pourrait plus me jeter dans ce cachot doré avec vue sur la mer. Non, c'est trop tard, mes ailes sont en train de se déployer et une fois grandes ouvertes, elles ne passeraient plus entre les barreaux.

C'est trop tard. Je suis déjà loin.

Le vent qui me porte fait couler des larmes de mes yeux et mes cheveux sont tout ébouriffés. J'ai le nez rouge et la gorge sèche. Et pourtant j'ai l'impression que je respire de nouveau. J'ai l'impression d'être toute légère, presque invisible. Je redeviens la petite bulle minuscule que je croyais perdue.

Et je retrouve mon amie la plume. Elle revient se poser sur mon épaule en dansant. Peu à peu remonte en moi une douce mélodie ; ce disque qui ne s'est jamais arrêté de tourner, qui fredonnait en sourdine, qui soufflait doucement sur les braises pour ne surtout pas qu'elles s'éteignent, attendant patiemment que je reprenne place à leur table.

La bulle, la plume et le souffle chaud du cuivre. Nous voilà de nouveau réunis de l'autre côté des barreaux. En cavale.

Le voyage promet d'être long, cahotique et difficile. Mais cette fois-ci je ne laisserai pas partir le train sans moi !

 

La voisine, le 23/11/2016.

 



25/01/2017
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