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ACTU !


Toujours debout

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Chers amis lecteurs, bonsoir.

 

...

Que dire, qu'écrire, que rajouter de plus?

...

4 jours déjà se sont écoulés, goutte à goutte, grain par grain, comme dans un sablier un peu bouché.

...

4 pauvres petites journées comme les autres mais pas tout à fait.

Le temps a du mal à avancer, lui qui court toujours trop vite.

...

Quelque chose s'est passé. Trop vite pour que je comprenne.

Quelque chose s'est imprimé pour longtemps. Peut-être même pour toujours.

...

Une tache, rouge, qui ne cesse de grossir.

Une tache qui me déborde, me submerge, qui envahit tout autour de moi, comme une goutte de vin qui s'échappe en trinquant dans un bistrot, comme un briquet allumé dans le noir d'une salle de spectacle, comme un poing levé, comme un drapeau, un étendard brandi en signe de résistance.

...

J'en ai mal à la gorge mais je ne veux pas me taire.

J'en ai les jambes et le souffle coupés mais je veux rester debout, comme tous les autres.

Je veux continuer de faire la fête avec mes amis et l'amour avec mon voisin.

Je veux continuer d'emplir mon ventre d'alcool dans les bars si c'est ce qui me chante et chanter et danser les bras en l'air, dans le noir ou dans la rue si c'est ce qui m'enivre.

...

Je veux continuer d'aimer les gens, tous les gens et de me sentir bien avec eux.

Je veux continuer de croire en l'humanité, parce qu'elle est capable de faire de si belles choses et parce que je n'ai pas le choix.

Parce que je veux mourir autrement que par la connerie d'une poignée de mes congénères.

Parce que pendant que ceux-ci tirent lâchement dans le tas avant de se faire exploser, d'autres se retournent dans leur tombe.

...

Parce que je pense à eux.

Parce que je pense à ce chat ou ce chien qui n'a pas eu sa 2ème ration de croquettes vendredi soir. Parce que ses maîtres ne sont jamais rentrés.

...

Parce que je n'ai pas d'enfants.

Parce que je ne sais pas si j'en aurai un jour.

Parce que je ne veux pas avoir peur pour eux.

Parce que je veux continuer de croire qu'ils vivront, comme moi, comme nous, libres, libres, libres.

...

Que dire, qu'écrire que rajouter de plus?

...

Peut-être simplement continuer de faire.

...

Continuer de laisser couler les grains de sable au rythme des battements du coeur.

Continuer de trinquer avec les copains dans les bistrots, de brandir mon briquet et mon poing, de rester debout.

Continuer d'être en vie, d'en savourer son goût, sa valeur et sa fragilité, d'en être fière.

...

Alors, continuer d'écrire.

...

Lulu est un peu chamboulée elle aussi, même si elle se refuse à l'admettre. Mais elle est toujours debout et vous attend pour son 3ème extrait.

 

Bonne lecture

et ne vous arrêtez jamais d'aimer, s'il vous plait...*

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17/11/2015
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Je suis...

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 Mercredi 7 janvier 2015. Il est 18h45.

Je suis sur le Parvis des Droits de l'Homme.

Je suis devant une photo acclamée par des centaines d'applaudissements.

Je ne suis pas toute seule.

Ce soir, je n'ai pas besoin d'alcool pour être ivre et abasourdie.

Je crois que je ne suis pas la seule.

Ce soir.

Quelque chose a changé. Quelque chose de grave vient de faire trembler notre démocratie, notre beau pays des Droits de l'Homme. Quels droits ? Quels hommes ? 12 sont morts ce matin ... dans notre beau pays...

Que va-t-il se passer maintenant ? Où va-t-il aller notre beau pays ? Qu'est-il arrivé pour que l'on en soit là ce soir ?

J'ai du mal à quitter la place et tous les gens qui s'y sont réunis. Malgré ce fichu matin, l'humain n'est pas encore tout à fait mort.

Et demain ? Comment notre chère République va-t-elle se réveiller ? Se relever ? Se révéler ?

De quel côté va-t-elle choisir de partir ? De quels côtés ?

Je n'ai pas envie de partir mais la foule se disperse et le froid commence à tomber.

Pourvu que les bougies qui jonchent le parvis, collées les unes aux autres comme main dans la main, continuent de maintenir au chaud nos petits coeurs d'hommes, et de femmes, et d'enfants.

Pourvu que la pierre ne fige pas chacun d'eux dans une boite en fer.

Pourvu qu'elle fasse comme un rempart impénétrable contre les balles de l'enfer, un rempart autour de tout ce qui reste encore d'humanité sur cette bonne vieille terre qui peut être si belle...

Alors ce soir, moi aussi JE SUIS CHARLIE...

 

La voisine, le 7/01/2015.

 

 

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07/01/2015
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