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Voyages


Je voudrais la revoir

 

Je voudrais la regarder, je voudrais l’écouter, la caresser.

Je voudrais sentir son parfum, la gouter de nouveau.

Je voudrais me serrer contre sa poitrine, entendre battre son cœur, courir dans ses veines et ses artères.

Je voudrais effleurer sa main et la prendre dans mes bras.

Je voudrais la dominer de tout en haut, la contempler jusque dans ses moindres recoins, saisir chacun de ses mots et ses secrets. Ne l’avoir rien que pour moi.

Je voudrais qu’elle me possède, qu’elle m’enveloppe, qu’elle m’envahisse. Que ses murs se referment sur moi et que ses eaux me recouvrent.

Je voudrais revenir à Istanbul.

 

 

La voisine, le 14/03/2008.


01/08/2014
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Boire un dernier kahve

 

Boire un dernier kahve. Même s’il n’est pas typique, c’est quand-même un café de là-bas, un café d’ici. Regarder une dernière fois ces visages que l’on ne reverra jamais, ces milliers de visages qui ne font que passer, un bref instant, mais qui nous semblent pourtant si familiers. Lire les derniers panneaux, les dernières lettres. Ecouter une dernière fois cette langue qui galope autour de nous quelques minutes encore. Prononcer une dernière fois le peu de mots que l’on avait fini par maitriser, se les répéter dans sa tête, encore et encore pour ne surtout pas les oublier. Faire un dernier sourire à ce pays, à cette ville et lui promettre qu’on reviendra. Se le promettre à soi pour que la gorge se dénoue un peu. Avoir du mal à se lever, une dernière fois et avancer vers la sortie sans se retourner. Prendre une dernière bouffée d’air entre deux portes, se remplir les poumons encore, encore une fois. Et garder tout cela bien au chaud contre son cœur, bien au fond de soi.

 

 

La voisine, le 01/03/2008.


01/08/2014
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Même ici tu me manques

Même ici tu me manques, encore et toujours. Peut-être même davantage. Les gens ne parlent pas ta langue, n’ont pas les mêmes habitudes et ne mangent pas pareil que toi et pourtant ici, je pense encore à toi. La mer qui me fait face n’est pas celle qui baigne tes pieds et le soleil qui chauffe ma peau t’a caressé les cheveux bien plus tôt. La musique est différente et les odeurs aussi. La lumière, les couleurs, rien de tout cela ne te ressemble et pourtant ici, je pleure ton absence. Je m’efforce de sourire mais mon cœur n’y est plus. J’attends encore que tu m’appelles et me tendes la main, que tu me portes à ta poitrine et me serres fort tout contre toi. Les couples qui passent devant moi, enlacés l’un dans l’autre, ne me font plus envie. Je ne veux pas de ces chaines-là, je n’en veux plus. Le vent le sait, c’est lui qui m’a amenée à toi et m’a déposée à tes pieds, comme ça, discrètement. Tu m’as laissée te regarder, écouter tes secrets, fouiller dans tes tiroirs. Je n’ai pas eu le temps de tout voir, de tout savoir de toi. Je t’ai quittée, comme ça, discrètement, un beau matin, le cœur chargé de larmes et de souvenirs. Tu m’as laissée partir sans rien me demander. On s’est à peine dit au revoir. Tout cela n’a duré qu’un instant. Le temps d’un coup de vent, d’un battement d’aile. Le temps de se croiser, de se sourire et de se plaire. Le temps d’un rêve, d’une émotion, d’un souvenir.

Tous ces gens qui passent autour de moi, dans cette jolie ville sans saveur, ne savent pas que lorsque mes yeux rencontrent les leurs, ce n’est pas eux que je contemple, ni leur visage vide de sens. C’est ton sourire à toi, juste derrière, juste au-dessus, comme une étoile intouchable, comme une flamme dans le ciel qui ne veut pas s’éteindre.

Ici encore je pense à toi.

 

 

La voisine, le 26/04/2008.


01/08/2014
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