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Voyages


Du tuk-tuk en tôle au quart de ton en cuivre

Chers amis lecteurs, bonjour !

 

Un peu plus de deux mois se sont écoulés mais il manquait encore une conclusion à ce beau voyage à l'autre bout du monde.

Malheureusement, ma plume capricieuse ne semblait pas décidée à vouloir en dire plus à ce sujet.

Il m'a donc fallu repartir, non pas à l'autre bout du monde mais un peu partout dans notre cher petit hexagone pour lui redonner un peu d'élan.

Etrangement, c'est sous la pluie, au bord d'une flaque que je l'ai retrouvée...elle n'était pas toute seule...

 

IMG_9655.JPGMardi 10 mai 2016.

Du tuk-tuk en tôle au quart de ton en cuivre.

 

Je suis assise à la terrasse du Café Riche...et je regarde la pluie continuer de tomber, encore et encore sur toutes les rues de Montpellier.

Qu'est-ce que c'est que ce temps ? Je suis dans le midi tout de même !

La terrasse inondée de ma petite chambre ne m'a pas aidée à écrire hier soir. Alors aujourd'hui j'ai décidé de sortir, coûte que coûte, malgré la pluie, d'aller la chercher cette inspiration, ce souffle qui ne vient pas, cette plume qui s'envole à chaque fois que je tente de l'approcher, cette dernière page, cette conclusion au voyage d'il y a maintenant un peu plus de deux mois.

Je suis montée dans un tramway qui ne ressemble pas à celui que je connais. Je suis descendue sur la place la plus célèbre de la ville, mais pas pour moi et j'ai commencé à arpenter les rues en quête de ma précieuse amie.

Etrange comme l'on peut se sentir tout d'un coup dépaysé à quelques centaines de kilomètres de chez soi lorsque c'est la première fois que l'on y pose le pied. Les odeurs, les bruits, les visages ne me rappellent rien ou si peu. Quel est le meilleur endroit pour boire un verre ? Où sont les bons spots et les pièges à touristes ? J'ai soudain le sentiment d'être bien seule, comme étrangère et même un peu vulnérable. Je marche en surveillant du coin de l'oeil ce qui se passe autour de moi. La pluie m'empêche de lever les yeux et d'observer la vie qui bat sous les toits.

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Heureusement, ma petite trompette est là, comme toujours. Elle me souffle à l'oreille que tout va bien, que je peux y aller, que je n'ai rien à craindre puisqu'elle est là.

Alors je la suis, aveuglément, comme toujours. Mon pas devient plus sûr au fur et à mesure que je me perds dans les ruelles et toutes ces perspectives qui ne me parlent pas. Malgré mes petits pieds trempés et fatigués, je sautille entre les gouttes et les flaques. Fièrement collée aux basques de ma trompette endiablée, je salue la plume qui nous a rejoints et la regarde tournoyer au-dessus de nous.

L'équipe enfin réunie, je m'assois à la terrasse du café et ouvre mon cahier.

Un peu plus de deux mois se sont écoulés depuis les plages de Kho Chang, les massages de Chiang Mai, les tuk-tuk de Bangkok et les voyages en autocar. Mais à la maison, on continue de manger thaï aussi souvent qu'on le peut !

Et puis la vie, naturellement, a repris son cours. Avec son lot d'arrivées et de départs, comme sur le quai d'une gare ou d'un aéroport.

Un tout premier client, un tout premier devis, une toute première facture.

Une branche de lilas qui traverse le grillage du jardin, un brin de muguet qui pointe son nez sous ma fenêtre.

Un pensionnaire qui pose ses valises, un Prince qui tire sa révérence.

Un saut de puce à Paris, le temps de traverser un pont, d'apercevoir la Tour Eiffel et de trinquer entre amis.

Un week-end en famille, parenthèse tant attendue et ô combien précieuse, bain d'amour, de douceur, de chaleur et de vie !

Une chasse au trésor, un cadeau de Noël en plein mois de mars, un pique-nique les yeux dans la Garonne, une barbe à papa au pied des manèges vertigineux...

Et une trompette. Un souffle. Une lumière.

Que je touche presque du bout du doigt et qui se met à résonner, à vibrer, à crier dans tout mon petit moi. Il n'y a plus de secret, elle peut désormais se libérer de sa cage et chanter à tue-tête dans mes oreilles, inonder ma maison comme un rayon de soleil au matin, déborder de toutes les fenêtres de ma voiture.

Elle est en moi et tout autour. Elle m'accompagne partout. Et je ne suis plus jamais seule.

Même ce dimanche après-midi où j'ai quitté ma parenthèse de coton et gorgée de soleil, où j'ai roulé jusqu'à cette petite chambre un peu sombre et cette ville pluvieuse malgré elle.

Même ces trois jours loin de chez moi où je ne connais personne, ces trois jours que je suis venue chercher pour continuer de grandir.

Même ce soir où je finis mon deuxième verre de vin en regardant les pavés luisants de la Place de la Comédie, certainement plus drôle lorsque l'on y voit le soleil se coucher par-dessus les toits...

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 La voisine, le 10/05/2016.


12/05/2016
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Le paradis ? Non, mais pas loin...

Chers amis lecteurs, bonjour !

 

Et bien nous y voilà, c'est déjà l'heure du dernier épisode des WiWiThaï...

Comme le temps passe vite, n'est-ce pas ?

Alors pour terminer le voyage, quoi de plus naturel que de retourner dans l'eau? De l'eau chaude, très chaude, pas très claire mais d'un bleu encore plus bleu que le bleu du ciel, des palmiers, des pêcheurs, des Australiens, des Italiens, des Russes Anglais et même des singes !

Et l'esprit nomade se laisse emporter sur sa barque de fortune, pour quelques temps encore...

 

Bonne lecture

et bon mois de mai !*

 

IMG_9096.JPGMercredi 24 février 2016.

Le paradis ? Non, mais pas loin...

 

L'eau est revenue. Depuis hier. De l'eau tout autour de moi.

Je n'ai pas encore trouvé le palmier penché sur la plage de sable blanc pour rouvrir les pages de M. Maalouf, mais je ne désespère pas et en attendant ce que je vois me va.

 

IMG_2948.jpgNous sommes sur l'île de Kho Chang depuis hier soir, à Bang Bao plus exactement.

Encore une fois, on l'aura mérité notre site idyllique ! Il aura fallu endurer 5 heures de Public Bus pour descendre jusqu'à Trat, sauter quasiment du bus en marche et choper au vol un gros tuk-tuk emportant dans sa bétaillère une bonne quinzaine d'animaux comme nous, en route vers une des plus célèbres îles de Thaïlande après Phuket et Kho Lanta. Encore groggy par la route en autocar toujours aussi peu confortable, nous revoilà donc entassés comme des grains de "sticky rice", filant cheveux au vent jusqu'à l'embarcadère.

Drôle de petit moment cette attente du ferry avec en ligne d'horizon les collines de Kho Chang.

Nous croisons là un jeune "Russe-anglais" (si quelqu'un sait où cela se trouve..?) ayant toujours vécu en Thaïlande. En compagnie de son ami thaï, il nous donne quelques conseils sur les différentes plages de l'île. Se greffe à la conversation un Espagnol rondouillard et mal rasé, banane au ventre, qui cherche un bon spot pas cher pour dormir une fois sur place, puis un couple d'Italiens vivant en France avec leurs deux petits bouts dont le plus jeune doit avoir à peine 6 mois. Autour de la table, les questions et les conseils vont bon train dans un joyeux mélange d'anglo-franco-italo-espagnol !

Le ferry vient d'accoster alors que le soleil s'empourpre avant de plonger de l'autre côté du monde.

IMG_9050.JPGUne grosse 1/2 heure de traversée nous attend, à peine le temps nécessaire pour satisfaire tous les adeptes du culte de soi. Assis à l'avant du bateau, nous assistons en direct à un festival du selfie, des bouches en cul de poule, des sourcils relevés et des cheveux au vent dignes de Titanic... Du coup, nous remarquons à peine que juste derrière eux, l'île s'est rapprochée jusqu'à ce que nous la touchions de la proue.

Kho Chang, Kho Chang, trois jours d'arrêt !

Nous n'avons pas posé le pied parterre que déjà les bétaillères à touristes blanches reprenaient leur parade. Alors, une nouvelle fois, nous finissons agglutinés comme des sardines, 18 si j'ai bien compté dont nos amis italiens. 300 bahts la livraison au Cliff Cottage de Bang Bao où, si tout va bien, une tente nous attend.

Et c'est reparti pour une heure environ de balade nocturne le long de la côte ouest de l'île ! Une balade sportive et parfumée au pot d'échappement où s'enchainent les montées et les descentes à pic, les virages en épingle, les villages illuminés par les restaurants et les bars branchés, les boutiques de souvenirs et de maillots de bain, le tout dans la disparition totale des caractères thaï au profit de l'écriture occidentale.

Sommes-nous toujours en Thaïlande ? Aux couleurs et aux odeurs qui se dégagent des traditionnelles baraques à brochettes enfumées, je dirais que oui...

A la fin, il ne reste plus que nous trois. Les villages et les gros complexes hôteliers se font plus rares et nous arrivons enfin vers 20h au bout d'un chemin à peine éclairé : Le Cliff Cottage.

IMG_2971.JPGNous sommes tout de suite frappés par la beauté et le calme qui se dégagent de cet endroit, une grande terrasse en bois sur pilotis. Juste à côté, on ne la voit pas mais on devine la mer à son doux clapotis sur les rochers. Quelques personnes sont allongées sur les magnifiques canapés en bois et en bambou ou dans les hamacs suspendus au bord de la terrasse. Le monsieur de l'accueil nous conduit jusqu'à notre tente.

C'est une tente.

Ronde, en toile blanche, tout en haut d'un escalier en pierre qui grimpe dans la forêt. Trois matelas posés au sol, deux ventilateurs.

C'est une tente. Notre chambre, notre nouvelle maison. C'est parfait !

IMG_9077.JPGLe rêve se poursuit pendant le diner sur la terrasse qui domine la mer que nous ne voyons toujours pas mais que l'on sent nous frôler les oreilles et nous murmurer : "Bienvenue à Bang Bao ! Je vous attendais."

Les plats sont copieux et un peu plus chers qu'ailleurs, mais toujours aussi délicieux. On est si bien que l'on n'a pas envie de monter se coucher tout de suite, malgré la fatigue des transports qui s'accumule.

Chacun sur son canapé, nous profitons tous trois à notre façon de cette petite parenthèse, ce moment de paix magique, bercés par le chant des vagues qui lèchent les rochers dans le noir.

Reprenons une bière et savourons l'instant. Enivrons-nous de ce cadeau bien mérité. Il ne reste plus que nous. La terrasse, la nuit, le monde nous appartiennent !

Quand, surgi de nulle part, un Australien vient s'assoir à notre table pour partager sa bière et la sérénité qui baigne l'endroit. Il s'appelle Beau, vient de Melbourne et vend des malles pour les galeries de voitures. Il est venu ici avec sa copine pour un stage de plongée sous-marine. L'île est réputée pour cela.

On échange, on discute, on rigole, on se comprend malgré nos drôles d'accents. Puis Beau s'en va chercher du rhum acheté au Duty Free. Délicieux !

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La soirée se réchauffe. Après quelques verres, notre ami australien décide de mettre un peu de musique et revient de son bungalow avec une petite enceinte. La soirée s'anime davantage ! Le voisin danse sur les tables, la voisine se balance dans son hamac et Beau avale du Tramadol, ici en libre accès dans toutes les pharmacies.

3h30. Il est peut-être temps d'aller se coucher si l'on ne veut pas avoir trop mal à la tête dans quelques heures.

Effectivement, lorsque le jour se lève à travers la moustiquaire, les grosses gouttes de pluie qui font trembler la toile de la tente résonnent aussi un peu dans mes tempes.

Il pleut ? C'est pas possible ! C'est la première fois en 10 jours. Et on est à la plage !

Tant pis, il est trop tôt pour réfléchir. Peut-être que si je me rendors, les nuages disparaitront de l'autre côté de l'horizon... Mais avant de refermer les paupières, un bruit étrange suivi d'une vibration dans toute la tente me fait dresser la tête. Qu'est-ce que c'est que ça ?

IMG_9110.JPGUn petit singe se promène sur notre terrasse et lorgne la poche de bananes suspendue à un piquet devant la tente. Il grimpe dessus et s'empare du fruit avant de disparaitre en un éclair. Bientôt c'est toute la famille qui rapplique, un véritable assaut des tentes tout autour de nous! Les petits font la course en bondissant de branches en branches ou font des glissades sur les toiles tendues des tentes pendant que les plus gros trient les poubelles. Hop ! En voilà un au-dessus de nos têtes. On devine ses petites mains et ses petits pieds à travers la bâche.

Le spectacle dure un quart d'heure puis les singes s'évaporent dans la forêt, comme l'humidité de la pluie sous les rayons du soleil qui pointe son nez.

11h. Il fait très chaud, presque étouffant. L'appel du café noir et du Dolicrâne se fait sentir.

Sur la terrasse du restaurant, nous retrouvons Beau et sa copine qui terminent leur petit-déjeuner.

IMG_9081.JPGÇa y est, il fait jour. On peut enfin admirer le paysage de rêve qui s'offre sous nos yeux encore un peu gonflés. La mer est bien là, avec ses rochers et ses crabes. La végétation déborde des collines. Les palmiers font trempette sur la rive. Je m'aperçois alors qu'une fine langue de terre nous rattache à la colline d'en face. Une toute fine langue de terre, large d'à peine dix mètres. De chaque côté, deux anses, deux bouts de mer. C'est là que nous ferons notre premier plouf, du côté du village de Bang Bao.

Toujours pas de palmier penché, pas vraiment de sable blanc, de gros cailloux qui écorchent les pieds, des déchets en tout genre disséminés par-ci par-là... mais une eau à 30°, certes pas transparente mais calme et s'ouvrant sur une baie magnifique. Face à nous, les maisons sur pilotis du paisible village de pêcheurs.

Voilà donc notre deuxième activité de la journée : rejoindre le village en kayak pour y prendre le déjeuner.

A 16h, après avoir tournicoté un petit moment pour trouver un ponton où débarquer et accrocher nos humbles montures, nous sommes à table au Baracuda, terrasse en bois posée sur l'eau. Cette fois-ci, c'est la vue sur la petite langue de terre et notre camping qui agrémente le repas, qui fut, ai-je besoin de le préciser, savoureux comme d'habitude. Pour favoriser la digestion, petit tour des boutiques, achat de la panoplie du parfait buveur de Chang, de bananes pour le petit-déjeuner des singes et d'une bouteille de rhum pour Beau.

Le soleil est déjà reparti se cacher derrière le voile brumeux du soir lorsque nous reprenons nos kayak et traversons la baie pour rejoindre la maison. Mais à peine avons-nous posé un pied sur la rive que des puces de sable, ou je-ne-sais-quoi, en embuscade sur la plage nous attaquent voracement. C'est un bombardement, un raid aérien qui nous expédie direct nous planquer sous la tente et nous badigeonner de potion locale miraculeuse.

La douche finira d'apaiser le feu de nos peaux rougies par les piqures mais aussi les caresses appuyées du soleil.

Il est déjà temps de se remettre à table sur la terrasse du restaurant.

La mer s'est de nouveau tapie dans le noir et nous murmure de jolies choses pour demain.

"Mais pas trop, dit-elle, il faut garder quelques surprises..."

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La voisine, le 24/02/2016.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


03/05/2016
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Bouddha Day in Ayutthaya

Chers amis lecteurs, bonjour !

 

Promenons-nous aujourd'hui dans l'ancienne capitale de la Thaïlande, située à 75 km environs au nord de Bangkok.

Cette ville très touristique regorge de vestiges  de temples et de sculptures. De pillages en destructions, Ayutthaya a pas mal morflé par le passé.

Mais comme son nom l'indique, pour ceux qui ont fait sanskrit première langue, elle signifie "qui ne peut être conquis"...

Nous, on l'a été !

Et vous ?

 

Bonne lecture

et salut Prince*

 

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Lundi 22 février 2016.

Bouddha Day in Ayutthaya...

 

 

 

La nuit dernière fut courte mais appréciable. Qu'il est bon de se retrouver de nouveau dans la position horizontale et de dormir d'une traite sans se réveiller en deux coups de paupière à cause d'un freinage intempestif de plus !

La nuit fut courte car ce matin, le réveil a sonné à 7h30.

Aujourd'hui, nous ne le savons pas encore, c'est Bouddha Day in Ayutthaya. Ça tombe bien, c'est là qu'on va !

Dans le hall de l'hôtel où nous descendons prendre le petit déjeuner, le fils de Jean-Paul, Tong, nous attend déjà.

8h30, nous prenons place dans sa Toyota pour une heure de route avant d'atteindre la touristique Ayutthaya.

Touristique certes, mais pas exactement comme on se l'imaginait.

En ce jour un peu spécial de fête bouddhiste, les Thaïlandais se sont déplacés en masse sur les différents sites religieux de la ville. A peine arrivés sur les lieux, des bouchons nous accueillent.

Première escale, Tong nous dépose devant le temple Wat Yai Chaimongkhol. Un grand parc arboré, avec des canaux, des ponts, des chiens sauvages un peu partout et des milliers de statuettes de coqs multicolores. J'étais persuadée que c'était à nous le coq...

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Pour une fois, la statue qui trône au milieu de la pagode n'est pas Bouddha mais un roi, Rama IV peut-être ?

Il nous fait face, enfermé derrière un grand mur de verre. A l'entrée, des centaines de gens achètent un plateau sur lequel ils disposent un sabre et des statuettes d'éléphants et de coqs (encore eux !). Après avoir prié à genou face au roi, ils viennent déposer le plateau en offrande devant l'immense vitrine qui les sépare de leur idole.

En sortant, nous retrouvons Tong devant sa voiture et lui demandons de nous amener au marché flottant.

Quelques petits bouchons plus tard, la Toyota se gare sur un parking en terre battue après avoir été dirigée vigoureusement par un homme visiblement payé pour ça.

Mais alors, est-ce que le chômage existe en Thaïlande ? Il semble que dans ce pays, on ne peut pas ne pas avoir quelque chose à faire, on ne peut pas ne pas travailler.

Suffit-il de mettre quelques plats à cuire devant sa porte ou dans une brouette pour ouvrir un restaurant ?

Suffit-il d'être disponible, de supporter la chaleur sous une cagoule et des bottes en caoutchouc pour devenir placier de parking, loueuse de tapis à pique-nique, éboueuse tout-terrain ?

Suffit-il d'avoir une mobylette et de connaître assez bien sa ville (et encore) pour obtenir sa licence de taxi-deux-roues ?

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Le marché flottant. C'est ici que Tong nous explique qu'aujourd'hui est un jour de fête en l'honneur de Bouddha, un jour férié donc. Voilà pourquoi les Thaï se sont déplacés en nombre dans ce petit havre de verdure bordé par des canaux. Au bord, soutenues par des pilotis et un peu de chance, des dizaines de petites boutiques de fruits, de légumes, de brochettes de viande, d'habits, de souvenirs...

Au milieu du marché, deux pirogues circulent bruyamment. Sur l'une d'elles, des musiciens en costume de fête animent notre promenade. Sur l'autre des femmes déguisées en sorcières ou princesses déambulent en proférant toujours la même phrase (j'y connais rien au thaï mais là j'ai bien compris que c'était répétitif !) et en brandissant un hérisson à billets de banque, la boite aux dons.

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Quelle ambiance ! Arrêtons-nous ici pour manger !

De l'autre côté du petit pont de bois, sous un grand préau, des centaines de personnes assistent à un spectacle. A la musique et aux interventions des comédiens qui circulent dans le public et font exploser des canons, il s'agit vraisemblablement d'une reconstitution historique. De quoi, ça nous n'en savons rien... Peut-être des chamailleries anciennes avec les voisins birmans ?

La représentation terminée, les gens affluent de toute part. Ces fameuses familles thaï, ces papas, ces mamans, ces poussettes que je n'avais pas vus ou pas beaucoup jusqu'à présent. Les voilà tous réunis aujourd'hui.

Nous remarquons d'ailleurs que cette fois-ci, le "touriste occidental" n'est pas en supériorité numérique, nous ne croiserons dans la journée que très peu de "visages pales" aux joues et aux épaules rougies par le soleil...

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La voisine, le 22/02/2016.

 

 

 

 

 

 


26/04/2016
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Dernier clin d'oeil à Chiang Mai

Chers amis lecteurs, bonjour !

 

Chic chic chic, c'est les vacances !

Alors qu'est-ce qu'on fait de beau pendant les vacances ? On peut lire la suite des voisins en Thaïlande par exemple.

Il s'agit aujourd'hui du dernier épisode dans la douce et vaporeuse Chiang Mai. Vous y croiserez une anguille antipathique, un téléphone fugueur, des pieds qui retrouvent le sourire et bien d'autres créatures gluantes et caramélisées...

 

Bonne lecture

et bonnes vacances !*

 

Dimanche 21 février 2016.

Dernier clin d'oeil à Chiang Mai...

 

9h15. Piscine du Watana Hotel après un petit déjeuner au Bon Pain. 

Nous voilà de retour à Bangkok et patientons sagement jusqu'à ce qu'on nous donne la clé de notre chambre. A la réception, nos gros sacs nous attendaient sagement eux aussi. Le temps n'a pas changé durant ces trois jours loin d'ici. Toujours aussi chaud, moite et ensoleillé sous la pollution...

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Nous sommes arrivés à 6h30 après une (je l'espère) dernière nuit dans l'Indra Tour Bus.

Cette fois-ci, nous n'étions pas dans le bocal à poissons au rez-de-chaussée. Nous avions des places VIP de nouveau mais tout en haut de l'escalier raide et étroit. De l'aquarium, nous sommes passés au pont du bateau, un gros paquebot bien lourd et brinquebalant, une Tour de Pise sur roues qui tangue d'un côté et de l'autre même en ligne droite.

VIP vous dites ? Trois pauvres Oréo, une minuscule brique de yaourt à boire et 25 cl d'eau par personne. L'équipage est toujours aussi aimable. Mr ou Mme George(tte) se dandine telle une anguille démantibulée et s'enroule à la rampe de l'escalier à chaque fois qu'elle monte ou descend les marches. Elle n'a pas appris à sourire depuis la dernière fois ni à parler anglais. Comme tout le reste de l'équipage. On continue de ne rien nous dire lorsque l'on s'arrête : où ? quand ? comment ? pourquoi ? Non, ça y a pas.

Mais mais mais...

Le miracle a tout de même eu lieu. Chiang Mai la bienveillante, que nous n'avions pas encore complètement quittée, nous a fait un dernier clin d'oeil.

Une fois installé sur son siège de bateau, le voisin s'est aperçu que son téléphone n'était plus dans sa poche de pantalon. Coups d'yeux dans les sacs, sous les sièges, parterre, dans l'escalier, sur le trottoir, devant l'agence de bus... Pas d'iPhone.

Aïe Aïe Aïe, ça sent le retour de la poisse avec le retour à Bangkok !

Le voisin tente un coup de fil à l'hôtel pour demander si le chauffeur qui nous a déposés aux pieds du paquebot roulant ne l'aurait pas trouvé dans son taxi.

Si, il l'a ! Mais l'autocar a déjà démarré. Comment expliquer où nous nous trouvons pour demander au minibus de suivre et d'intercepter le maxibus ? Toutefois, celui-ci s'arrête à une seconde station pour faire le plein de voyageurs. Une jeune Thaïlandaise assure la traduction entre le voisin et le commandant de bord.

10 minutes plus tard, un scooter débarque et l'anguille remet au voisin son pauvre iPhone encore tout tremblant d'émotion.

Une histoire à peine croyable... Merci Chiang Mai ! Ces trois jours n'ont été que pur délice. Nous te quittons, non sans une certaine impatience d'aller découvrir de nouvelles contrées mais avec aussi une petite pointe de nostalgie qui perce déjà, alors que le navire traverse tes faubourgs.

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Que nous restera-t-il de ces trois jours dans quelques mois, dans quelques années ? Vite, il me faut noter ici notre dernière journée : hier.

Elle fut paisible à en croire mes souvenirs.

Levés aux alentours de 9h, nous avons pris le petit déjeuner puis bouclé nos valises. Dans cet hôtel, mieux vaut libérer la chambre avant 10h sous peine de se voir facturer d'office une nuit supplémentaire.

Nous sommes passés chez la petite couturière du coin de la rue pour récupérer le pantalon et le sac du voisin... C'est presque ça, mais pas tout à fait.

Shopping au magasin de vêtements d'à côté puis retour à l'hôtel pour entreposer tout notre barda derrière le bureau de l'accueil.

And now, let's go West in the old town !

D'un temple à l'autre, de ruelles abritées en avenues commerçantes et animées, notre petit tour d'adieu à Chiang Mai se déroule au rythme de nos pas et sous une chaleur qui nous paraît plus écrasante que les jours précédents.

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Les pieds avancent tant bien que mal jusqu'à ce qu'ils pénètrent dans l'enceinte d'un temple où, comme par magie, ou chance, ou sens du commerce et du tourisme, un salon de massage se dresse en travers de notre route.

120 bahts l'heure de réflexologie plantaire ? Ce serait du suicide pédestre que de refuser !

Nous confions donc nos petits petons endoloris aux mains expertes de trois masseuses. Mains expertes, douces et fortes à la fois. On dirait qu'elles appuient pile au bon endroit, comme sur les boutons d'une télécommande avec leur pouce ou un bâtonnet en bois. Parfois c'est à la limite du douloureux mais ça fait tellement de bien ! Mon pied gauche, le premier des deux à se faire malaxer, a diminué de volume à côté de l'autre encore tout bouffi.

A l'ombre d'un arbre immense au tronc pareil à des racines, dans la douce chaleur de ce samedi 20 février, nos paupières se ferment doucement, bercées par le chant des oiseaux, les discussions des masseuses et le bricolage au tournevis puis au couteau d'un électricien approximatif derrière nous.

Une heure plus tard, on est tout mou du slip ! Tout ça pour 3 euros chacun !

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Il est temps de se restaurer un peu. Pourquoi pas du "glutinous rice", accompagné de morceaux de mangue et arrosé de lait de coco et de sucre ? 50 bahts, ça vaut le coup ! Ou alors des nems de bananes...

Zut, il n' y a plus d'eau dans la bouteille ! Qu'à cela ne tienne, à côté de nous une machine distribue de l'eau bonne à boire (apparemment) grâce à un procédé révolutionnaire d'osmose inverse !

Bon, par contre, il faut savoir lire le thaï pour comprendre combien ça coûte ce truc. On devine le chiffre 5... On a donc mis 5 bahts... On a donc eu un peu plus de 6 litres d'eau ! Ah, il y avait aussi le numéro 75 en-dessous.

On a compris un peu plus tard (je rappelle que nous sortions d'une heure de massage hypnotique) que c'était ce nombre qui indiquait le prix du litre.

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Le tour de ville a repris en remontant vers le nord puis vers l'est jusqu'à rejoindre notre hôtel. Baignade ou trempage de pieds et quelques courses au Seven/Eleven pour le pique-nique de la nuit qui nous attend.

En connaisseurs déçus de la cantoche des autocars, ce coup-ci on prévoit ! Pain de mie, jambon (ou quelque chose qui s'en approche), tranches de Cheddar, chips au citron et au caramel salé...

En attendant dans le hall de l'hôtel que le chauffeur du minibus nous livre en pâture au Titanic de la route, nous profitons du Wifi gratuit pour consulter nos mails et envoyer des nouvelles et quelques photos à nos proches.

20h, en route vers on ne sait pas trop où dans Chiang Mai pour, 10 heures plus tard, se faire déposer on ne sait pas trop où dans Bangkok...

 

10h20. Notre chambre doit être disponible à présent. J'ai bien envie d'une douche et de me brosser les dents !

 

La voisine, le 21/02/2016.

 

 

 

 

 

 

 


19/04/2016
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Comme un poisson dans l'eau, ou presque

Chers amis lecteurs, bonjour !

 

Ah, qu'on est bien à Chiang Mai ! Le temps coule paisiblement comme une petite fontaine d'eau fraîche sur la place du village...

Le naufrage n'est plus qu'un vieux souvenir, déjà loin, bientôt évaporé.

A présent, une mer calme, sereine, limpide. Une immensité bleue comme le ciel au-dessus de la ville, sans troubles, sans nuages. Nous voilà désormais comme des poissons dans l'eau.

Enfin presque.

La différence entre les poissons et nous, c'est qu'ils n'ont pas de pieds...

Vous ne voyez pas le rapport avec la choucroute ?

Lisez donc ce nouvel épisode des voisins en Thaïlande. Qui sait, il est peut-être question de tout cela et plus encore...!

 

Bonne lecture

et bon appétit !*

 

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Samedi 20 février 2016.

Comme un poisson dans l'eau ou presque...

 

 

 

Plus qu'une paire d'heures avant de dire au-revoir à Chiang Mai.

Trois jours se sont déjà écoulés ici. Trois jours merveilleux, où l'on a pu voir du ciel bleu, entendre du calme et continuer de se régaler en flânant ici ou là d'un coin à l'autre de la ville. Hier matin, nous avons même pris un cours de cuisine Thaï !

A 9h30, nous grimpons dans une bétaillère en compagnie de deux Américains, d'une Hollandaise, de deux Chinoises et d'une Danoise. Petit tour au marché pour découvrir les épices, légumes et autres condiments aux couleurs, odeurs et textures diverses et parfois étranges. Puis en route pour l'école de cuisine. Au programme : préparation de soupes, noodles au cury, légumes sautés, salades de papaye, spring rolls, le tout dégusté sur place en direct live ! Un vrai régal même si en pratique, on n'a pas fait grand chose. Mais peu importe, nous repartons avec un petit livret de recettes pour faire les malins et épater tous les copains de retour en France.

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A 13h, en sortant de l'école, il ne fait pas très faim mais chaud et aussi un peu fatigué. Posons-nous un instant à l'hôtel pour une petite sieste-plouf de début d'après-midi.

Une fois le corps reposé et rafraichi, un tuk-tuk nous emporte de l'autre côté des remparts direction Warorot Market, à priori plus typique que le Night Bazar. C'est quand-même assez impressionnant. Des fleurs, des habits, des tongs, des épices, du poisson, des bibelots, des ustensiles en bois, des stylos... Encore une fois, le nez, les yeux et les oreilles en prennent plein les mirettes !

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Au bout d'un moment, comme d'habitude, mes pieds menacent d'exercer de leur droit de retrait. Nous quittons alors ce labyrinthe pour aller nous assoir quelque part et siroter une petite bière, pour changer. De toute façon, les boutiques ferment et laissent place aux cuisiniers ambulants.

A peine 5 minutes plus tard, deux Français des environs de Pau nous accostent pour nous demander des conseils sur Chiang Mai. On papote un bon moment. C'est sympa, ils ont l'accent de chez  nous et même un peu plus !

19h et des brouettes, il est temps de s'en retourner vers le calme de la vieille ville et trouver de quoi se faire masser les jambes par des poissons. Nous décidons de faire le trajet à pied.

Mais c'était sans compter sur l'attaque sournoise d'un trottoir en béton, placé en embuscade dans l'obscurité de la rue. J'ai le voisin du gros orteil gauche bien amoché et je n'avais surtout pas besoin de ça !

Le rapatriement sanitaire d'urgence en tuk-tuk est voté à l'unanimité : 60 bahts la commission.

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Sauf que dans la vieille ville, on ne trouve pas de salon de massage avec petits poissons incrustés sur les chevilles. Alors, tout naturellement, nous marchons et finissons par nous retrouver de nouveau de l'autre côté des remparts sur une rue très passante et donc très bruyante. Et là, Victoire ! Des massages aux petits poissons pour 60 bahts les 20 minutes !

Les voisins prennent place et plongent leurs pieds dans de grands aquariums avec vue imprenable sur les mobylettes, les taxis et les tuk-tuk. Pendant ce temps, je sirote ma bière à la terrasse du bar d'à côté et tente d'oublier mon orteil endolori. Une fois toutes les peaux mortes des pieds et des chevilles des voisins gommées par la poiscaille, nous nous mettons en quête d'un restaurant pour le diner. Mais d'abord, retraversons les douves et retrouvons la vieille ville !

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Encore une fois, on se régale. En fins connaisseurs depuis le matin même, nous avons longuement épluché la carte du restaurant en la commentant si nécessaire de quelques "Ah oui, ça c'est ce que j'ai fait ce matin, délicieux tu vas voir !" , de "Attention, ça pique, même moi j'ai eu du mal", ou encore de "Le truc vert sur la photo, c'est pas du persil, c'est de la coriandre, ils en mettent dans tous leurs plats", etc.

Eh oui, maintenant on sait.

Minuit ou pas loin, il est l'heure de rentrer à la maison...

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La voisine, le 20/02/2016.

 

 


05/04/2016
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Chiang Mai ou les heureux échoués du bus number 1

Chers amis lecteurs, bonjour !

 

Et si nous quittions un peu Bangkok pour aller respirer le calme et la zénitude ?

A Chiang Mai par exemple, environ 700 km plus au nord, ça vous dit ?

Alors suivez-moi !

Mais attention, je me dois de vous mettre en garde. La route promet quelques surprises, peut-être même quelques... désagréments...

Mais le bus en vaut la chandelle malgré tout, parole de naufragée !

 

Bonne lecture

et bon anniversaire papa !*

 

Jeudi 18 février 2016.

Chiang Mai, ou les heureux échoués du bus number 1...

 

La route fut longue et un peu chaotique pour venir écrire jusqu'ici. Pas tant à cause de l'état de la route, une sorte de grande piste d'atterrissage qui partirait de Bangkok pour s'arrêter à Chiang Mai. Certes, des portions en travaux obligeaient notre bus à changer de voie et donc à freiner au dernier moment à la vue des flèches clignotantes.

Longue et chaotique par les surprises que cette route nous a réservées.

A 19h, un taxi nous attendait à la gare de Bangkok pour nous déposer à l'agence de bus.

Des tas de sacs et de gens empilés dans un petit bureau.

On finit par appeler le "Bus Number One". C'est le nôtre !

Nous grimpons alors dans la grosse bête, encore une, mais cette fois nous sommes devant et en bas, dans le carré soi-disant VIP. Probablement en raison de la place entre chaque rangée de sièges, non négligeable pour un voyage de presque 10 heures. On nous distribue une petite bouteille d'eau et un cake plastifié à chacun. Et puis c'est tout.

Le bus démarre à 20h45. Au revoir Bangkok et ses gratte-ciel lumineux, ses gigantesques panneaux publicitaires, ses routes et ses ponts qui se montent dessus. En route vers Chiang Mai !

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De la place pour les jambes mais un confort tout de même un peu spartiate pour dormir, chose que je parviens presque à faire pendant 20 minutes une fois sortis de la mégalopole.

Ah tiens, quelqu'un est allé aux toilettes, on le sent jusque dans notre carré VIP ! En même temps, elles sont juste derrière nous. C'est peut-être un autre privilège du VIP ?

J'ai un petit creux. Les ananas de 16h sont loin maintenant. On nous avait parlé d'un "diner" dans le bus..? 23h, toujours rien.

Ah si, le véhicule s'arrête sur un grand parking à côté de dizaines d'autres autocars. Et puis repart. Comme ça, sans rien dire.

Je commence à penser que c'est peut-être le cake en plastique qu'ils appellent "diner".

Minuit et demie, ça y est, c'est la pause repas, la vraie ! Le chauffeur nous crie " twenty minutes !" Ça va faire court pour un petit tour aux toilettes (que l'on espère plus propres que celles du bus), manger un bout et fumer une clope. Ça va faire court mais ça va le faire, on y croit !

Le passage aux toilettes alignées comme dans un immense dortoir, c'est fait. A table !

Dans cette cantine qui s'étend à perte de vue, difficile de s'y retrouver et d'y comprendre quelque chose. Après avoir montré mon titre de transport, je mangerai donc un plat que je n'ai pas vraiment choisi : du riz pas fameux, du porc (c'est ce que j'en ai déduit) plutôt pas bon et un oeuf dur grisâtre que je n'ai fait que couper en deux pour vérifier qu'il n'en sortait pas un alien.

En résumé, un repas très attendu mais très inutile...Ça aussi, c'est fait ! C'est maintenant l'heure de la cigarette bien méritée. Bien méritée mais vite aspirée car le berger acariâtre rappelle déjà son troupeau de bétail hagard.

Nous reprenons place dans notre bocal à moteur, dans le noir mais surtout l'espoir de pouvoir dormir un peu. Mais comment dormir avec la clim à fond par devant, les relents de toilettes par derrière et les sièges qui ne nous contiennent pas au milieu ? La tête qui se balance d'un côté, les pieds qui pendent de l'autre... Allez, plus que 5 heures à tenir. Le sommeil va bien finir par m'emporter. C'est sans compter sur le chauffeur et ses accélérations et ses coups de frein intempestifs.

3h30 du matin, je suis probablement la dernière survivante de l'aquarium endormi. Plus pour très longtemps, mes paupières finissent par céder. Tant pis, que tous les bouddhas qui méditent assis au bord de la route nous protègent...

6h, mes yeux s'ouvrent sur les portes de Chiang Mai. Peu de temps après, la lumière s'allume à l'intérieur du bocal. C'est le premier arrêt. Nous on descend au second, comme nous a dit le gentil monsieur de la gare de Bangkok.

Ah ben si, il faut descendre ici, pas de deuxième arrêt qu'on nous dit, qu'on nous houspille, qu'on nous braille même !

Nous voilà donc avec nos sacs, à 6h30 du matin, quelque part dans Chiang Mai qui, contrairement à nous, semble déjà réveillée depuis longtemps. Avec quelques autres touristes, nous formons le clan bien misérable des naufragés du bus number one.

Non, nous ne prendrons pas un taxi pour 400 bahts ! On l'a déjà payé avec nos chambres, le chauffeur qui nous attend certainement à ce satané deuxième arrêt !

Il fait froid en plus et malgré tout les moustiques nous attaquent. Je sens que je ne vais pas aimer cette ville.

Un tuk-tuk à moustaches nous dit en nous montrant le plan qu'il ne fallait pas descendre ici mais au second arrêt. Il commence à me les chauffer celui-là ! T'as vu quelle heure il est ? Tu sais d'où on vient ? T'en as d'autres des blagues comme ça ? Quoi, 100 bahts pour nous mener jusqu'à l'hôtel ? Trop cool, Monsieur Moustaches !

7h30, nous arrivons enfin à notre nouvelle maison. Oui, on sait, on aurait dû s'arrêter à l'arrêt fantôme numéro 2, désolés pour votre chauffeur... Photocopies des passeports, sourires paisibles et rassurants derrière lesquels se cache un magnifique patio orné d'arbuste et de salons de jardin en roue de charrette.

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On en profitera plus tard. Là tout de suite maintenant, on va aller faire un petit roupillon. J'ai toujours un creux, je me ferais bien un des cakes en plastique que j'ai chouravés à l'équipage du bus sans scrupule. Non, d'abord dormir.

9h. Une douche puis sus au petit déjeuner ! Mmm, le bon café noir, le pancake, le jus d'orange ! J'aime déjà mieux cet endroit. Vient ensuite l'heure des mots croisés au bord de la piscine pour parfaire ce temps de réconfort bien mérité. Il n'y a pas de bruit. Comme c'est agréable !

11h, direction les temples. Nous croisons un couple de Montpelliero-Laotiens à la retraite qui nous donnent quelques informations sur le premier temple que nous visitons. C'est beau! Plus beau que le Wat Pho de Bangkok et c'est pas peu dire ! Dans la foulée, nous enchainons avec un second temple au milieu duquel un petit bassin d'eau croupie renferme d'étranges créatures, plus effrayantes encore que le varan amorphe de la veille à Bangkok.

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Pause déjeuner dans les ruelles paisibles de la vieille ville. A l'entrée d'un restaurant, nous lisons un message de soutien au peuple parisien inscrit à côté du menu. On va manger là.

Quelle excellente idée, c'est délicieux ! Poulet coco et légumes-ananas sautés, un vrai régal ! Nous restons là un moment, à le savourer tout simplement, à échanger quelques mots avec une jeune Française fraichement débarquée du Laos. Pour elle, Chiang Mai court à 100 à l'heure, pour nous c'est un havre de paix à l'opposé de l'étouffante Bangkok. Les effets de la digestion et surtout de la longue nuit sans sommeil commencent à se faire sentir.

Retour à l'hôtel pour, au choix, une petite sieste ou un plouf dans la piscine. Une fois tout le monde d'aplomb, nous reprenons les ruelles en quête de cartes postales. Mais avant, laissons un peu d'ouvrage à la couturière du coin de la rue. De boutiques en boutiques, nous finissons par nous installer à la terrasse arborée d'un bar et sirotons notre apéritif tout en rédigeant nos cartes pour la famille ou la pharmacienne, partenaire du voyage.

La séquence rédaction terminée, nous sautons dans un tuk-tuk, direction le Night Bazar de l'autre côté des remparts. 100 bahts la livraison dans ce temple de la contrefaçon. Il y a à peu près tout ce qu'un touriste peut vouloir ramener en souvenir mais à des prix, bien que négociables, encore au-delà de l'acceptable. C'est sympa, ça vaut le détour mais pas plus.

Retour en tuk-tuk au calme de notre petit paradis adopté à l'unanimité. Cette fois-ci, la commission est à 80 bahts, sans discuter.

Ah, de ce côté on dirait qu'on mange tôt, tout est fermé. Tout sauf un petit restaurant où l'on accepte de nous servir des noodles sautées délicieuses et une Chang d'un litre. Un jeune adolescent s'essaie au Canon de Pachelbel à la guitare pendant que nous nous racontons nos gamelles les plus drôles.

 

La voisine, le 18/02/2016.

 

 

 

 

 


29/03/2016
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Dans Bangkok jusqu'au cou

Chers amis lecteurs, bonjour !

 

Poursuivons aujourd'hui notre voyage à la découverte de Bangkok.

Au programme, des massages revigorants, des tuk-tuk décoiffants, des bouddhas géants, des promenades en pirogue, des crêpes Suzette, du riz gluant et ce n'est pas tout...

 

Alors, prêts pour un 3ème épisode ?

 

Bonne lecture

et bon printemps !*

 

Mercredi 17 février 2016.

Dans Bangkok jusqu'au cou...

 

Derrière les barreaux verts du balcon, je domine le quadrillage de la piscine et des immeubles tout autour. Le plus haut compte 32 étages dont 4 étages de parking.

Ça sent bon l'huile de massage. J'ai encore le dos et les épaules tout chauds.

1 heure à me faire palper vigoureusement par une adorable petite bonne femme, à me faire marcher dessus à 4 pattes et même à me faire taper à coups de poing ! Qu'est-ce que ça fait du bien ! On aurait dû le faire dès notre arrivée de l'aéroport. J'ai l'impression que mes pieds et mes mollets ont dégonflé d'un coup. 300 bahts l'heure de massage, soit 7.50€ ... ça les vaut !

C'est donc ainsi que nous débutons cette journée à Bangkok.

La deuxième, hier, fut notre vraie première journée.

Levés à 11h, nous avons tout de même pu sauver notre petit-déjeuner malgré le délai dépassé. Café, oeuf au plat (ou presque), jambon blanc et saucisse (ou presque), tomate, concombre, 2 tartines... et mon jus d'orange ?

Pour digérer tout ça, rien de tel qu'un petit plouf dans la piscine, au 4ème étage.

15h, il est temps de se mettre en route à la conquête de Bangkok. Première étape, la gare. Nous devons réserver le train couchette pour Chiang Mai pour le lendemain.

Le hall de la gare est rempli de personnes qui attendent, de panneaux lumineux et sonores. Il y a aussi des gens qui nous guident pour choisir la bonne file d'attente.

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Et puis tout d'un coup une musique se met à fanfaronner. Tout le monde s'arrête, nous on ne sait pas trop... On comprendra plus tard que c'est l'hymne national diffusé tous les jours à 7h et 18h dans les lieux publics.

La musique s'arrête, le hall de gare reprend son rythme de fourmilière et nous on atteint enfin un guichet.

Malheureusement, les trains sont complets à l'aller comme au retour, ou bien ils sont trop chers, ou bien encore les trois couchettes sont réparties dans des wagons différents. Nous prendrons donc le bus (pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font !).

Après quelques parlementations avec un très gentil monsieur aux dents de devant manquantes, ce qui compliquait un peu la compréhension de son anglais-thaï, nous sommes repartis de la gare avec une enveloppe dont la valeur était estimée à 8500 bahts, soit 232.5€. A l'intérieur, 3 allers/retours Bangkok-Chiang Mai, 2 nuits pour 3 à l'hôtel SK House et 3 tickets pour le taxi effectuant la liaison arrêt de bus-hôtel, dans les 2 sens. On a dit banco !

Puis ce fut l'heure du premier tuk-tuk, depuis la gare jusqu'au temple de Wat Pho.

On nous explique qu'avec le "traffic  jam", ça risque de prendre un peu plus de temps. Mais nous parvenons finalement à négocier un super tarif : 100 bahts.

Et c'est parti pour 15 minutes de course folle, cheveux au vent, à slalomer entre les taxis de toutes les couleurs, les bus déglingués qui puent du cul et les deux-roues qui pétaradent dans tous les sens ! Heureusement, il y a un filet sur le côté droit. On frôle les voitures, on se colle à leurs pare-chocs. Alors on fait confiance au chauffeur, à priori il sait ce qu'il fait. Je me rassure en me disant que je n'ai jamais entendu parler d'accidents de tuk-tuk. Si c'était récurrent, on en entendrait parler jusqu'à Bègles, c'est sûr.

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Le petit bolide nous arrête devant les remparts blancs de Wat Pho. On se recoiffe un peu, on paye le chauffeur puis on pénètre dans l'enceinte aux 1000 bouddhas. 100 bahts l'entrée pour visiter ce temple immense dont une salle emprisonnant un bouddha géant et doré, allongé sur le côté.

Le pauvre. Il est peut-être adulé mais ça ne doit pas être bien drôle de voir passer des centaines de badauds tous les jours, pieds nus et épaules couvertes. C'est peut-être pour éviter de lui en rajouter une couche qu'il est déconseillé de se prendre en photo devant lui et même de s'en servir comme objet de décoration.

Zut, la boutique de souvenirs est fermée lorsque nous sortons du temple ! Qu'à cela ne tienne, juste en face la toute petite échoppe tenue par deux mamies fera l'affaire : une étole en soie, un petit sac à paillettes, deux pantalons larges de touristes et une paire de tongs. Le tout servi dans de gros sacs en plastique bien épais qui finiront dans la rivière.

La rivière, au bord de laquelle nous entamons la soirée. Petite bière Chang bien sûr, puis brochettes de poulet et riz gluant en regardant passer les bateaux. Il y en a de toutes sortes. Des gros, des petits, des qui transportent des touristes, des qui transportent de la marchandise. Des petits à peine visibles dans l'obscurité du fleuve, des plus gros qui servent à manger ou à boire, des encore plus gros qui font tout ça sur 3 étages avec orchestre ou DJ et néons rose fluo.

Et si, avant de rentrer, on se faisait un petit dessert ou une petite soupe ?

C'est sur la terrasse de l'Amorosa, qui offre une vue imprenable sur le Wat Arun en réparation, que nous nous installons. Une coupe de glace fraise-coco accompagnée d'un fruit étrange à mi-chemin entre le kiwi et la pastèque ; une soupe aux épinards bien  verte ; une crêpe Suzette, oui oui, une crêpe Suzette, la première de ma vie et sa boule de glace à la vanille.

C'est pas donné mais ça valait le coup d'oeil et de langue !

Il est l'heure de rentrer à la maison. Ce soir, les négociations avec les tuk-tuk sont vaines. Nous ne descendrons pas en dessous de 150 bahts. De retour à l'hôtel, petit point sur le programme du lendemain, réservation de l'hôtel à Kho Chang, check des mails et gros dodo.

Nous revoilà donc à notre troisième journée en Thaïlande.

Après la séance de massage énergique, nous descendons à la station Silom pour rejoindre un embarcadère quelque part près du fleuve. A la sortie du métro, un gentil monsieur, encore un, nous écrit sur un petit bout de papier comment faire pour se rendre à un bateau qui fait des balades sur les khlongs. Avec lui, le tuk-tuk n'est plus qu'à 40 bahts. Vraiment sympa le monsieur !

Arrivés sur place, nous réservons notre promenade : 2200 bahts pour 1h30. C'est plus cher que ne l'indiquait le Routard 2010 mais c'est dans les prix du gentil monsieur.

Nous voilà donc partis pour plus d'une heure de voguage sur les eaux pas très catholiques de Bangkok.

Chao Praya, l'autoroute fluviale, d'où l'on peut admirer les buildings immenses de toutes les formes, les maisons anciennes qui se trempent les pieds juste en-dessous et les sacs plastiques qui flottent un peu partout. Au bout d'un petit moment, notre pirogue bifurque sur la droite vers une écluse, la porte d'entrée d'un khlong.

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Nous pénétrons alors au coeur d'une Bangkok insoupçonnée. Son visage a changé tout d'un coup. Si l'on oublie un peu le bourdonnement de notre moto flottante, on entend presque le silence.

De belles maisons côtoient de pauvres baraques en bois et en tôle, la plupart sur pilotis, quelques unes le bac dans l'eau. L'eau, toujours aussi sale et pourtant comme il semble paisible de faire une sieste sur un hamac suspendu entre deux arbres !

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Une vendeuse de chinoiseries avec son joli chapeau en bambou nous accoste. Non merci, pas besoin d'éventail "fait main" ni d'éléphant en bois miniature. Peut-être une bière pour le chauffeur de la pirogue, puis la promenade reprend, au rythme des vagues des autres bateaux qui nous croisent et nous dépassent.

Soudain, une meute de poissons voraces nous saute aux trousses ! Ça ne dure pas longtemps mais on croirait tout d'un coup que le canal se transforme en jacuzzi !

Nous franchissons l'écluse de sortie et retrouvons l'effervescence du fleuve. La pirogue tangue, saute, vole mais nous arrivons à bon port.

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Chinatown, c'est là que nous descendons.

Moi j'ai une petite faim, je croquerais bien dans des morceaux d'ananas frais. Les voilà qui me tendent les brochettes, pour 20 bahts.

Il nous reste encore 3 heures avant de rejoindre la gare.

Alors plongeons gaiement dans le souk chinois qui ne vend rien au détail. Des bracelets par paquets de 10, des taille-crayons dont le prix baisse si on en prend beaucoup...mais beaucoup trop !

18h, un dernier tuk-tuk à 50 bahts et nous voilà à la gare. Ce soir, le bus de 20h30 nous emmène à Chiang Mai.

Juste avant, une (petite ?) bière au bar "Chang", en plein milieu d'un rond-point, où le serveur fait le show à lui tout seul...

 

La voisine, le 17/02/2016.

 

 

 

 

 

 

 

 


20/03/2016
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Le pied dans Bangkok

Chers amis lecteurs, bonsoir !

 

Mais pas le temps de blablater,

tout de suite la suite...

 

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Déconnexion

Mardi 16 février 2016.

Je crois que j'ai mis le pied dans Bangkok...

 

L'eau est revenue devant moi. Contenue dans un bassin carrelé. Elle est claire, transparente, propre.

Tout autour, de grands immeubles s'élèvent et cachent presque tout le ciel. Des centaines de lignes verticales, horizontales, des quadrillages blancs, noirs, gris, bleus, orange...

Près de 48 heures sont passées. La température a grimpé, le paysage et la langue ont changé.

Nous sommes à Bangkok depuis hier.

Après un petit tour dans la machine à voyager dans le temps et dans l'espace.

Il a fallu rester longtemps assis dans le ventre de la grosse bête, manger et dormir aux heures imposées, essayer de trouver de quoi s'occuper pour oublier que 12000 mètres nous séparent du sol et pour faire avancer le temps plus vite.

Il  fallu chasser pendant près de 11 heures l'énorme cigarette qui ondulait derrière mes paupières, accepter d'être non fumeur le temps de traverser une partie de la planète.

Une fois à terre, il a fallu marcher encore un peu, sous le soleil et cette chaleur nouvelle, presque oppressante tant elle était soudaine. Oui, il a fallu perdre ses petits petons déjà tout gonflés dans les rues étouffantes et bruyantes de Sutthisan, demander à des locaux de nous indiquer l'hôtel avant de se rendre à l'évidence qu'ils n'en savaient pas plus que nous...

Et puis enfin, nous sommes arrivés à destination ! Au Watana Hotel, notre première maison.

Nous nous sommes aussitôt tous les trois jetés dans les bras grands ouverts des lits de notre chambre. Comme prévu, je commence déjà à perdre la notion du temps. Mais je sais encore compter et avant de fermer les yeux, j'en suis à un peu plus de 25 heures sans dormir. Ces 5 heures de sieste vont me faire du bien !

A notre réveil, le jour est tombé derrière les immeubles et nos corps dégoulinent de transpiration.

Quelle heure est-il ? Ici ? A Paris ?

Je dois arrêter de penser en heures françaises. Mais mon estomac a un peu de mal à s'y faire.

Il faut pourtant se mettre au pli d'ici. Sortons manger un bout !

C'est dans les environs du quartier chinois que nous dégustons notre premier plat thaï, escortés quasiment jusqu'à nos assiettes par une dame adorable, croisée dans la rue comme ça par hasard alors qu'elle rentrait chez elle des sacs de courses à la main.

Des noodles au porc et au poisson, accompagnées d'une bière Chang achetée au Seven/Eleven d'à côté.

Installés sur une petite table de camping et des tabourets en plastique, sous des kilomètres de câbles électriques roulés grossièrement, nous nous régalons dans la chaleur encore moite de cette première soirée.

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 Bien que flottant toujours dans une bulle de coton invisible, nous décidons de visiter Chinatown et ses rues grouillantes et animées, toutes décorées de guirlandes et de lampions rouges et dorés.

Quelle effervescence ! Nos yeux, nos oreilles et nos narines en prennent plein la vue !

On vend de quoi manger et boire à chaque pas. Les odeurs se mélangent dans la lumière chaude des restaurants et des commerces ambulants.

Au milieu de tout cela, le flot continu des taxis roses ou jaunes ou verts, des scooters et des tuk-tuk tente de se frayer un passage.

Nous étions prévenus, ici le piéton n'est pas prioritaire et c'est peu de le dire !

23h30. Il est l'heure de rentrer en métro à la maison.

Je sens déjà que malgré sa chaleur, la nuit sera bonne...

 

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La voisine, le 16/02/2016.

 


17/03/2016
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Retour en terrain connu

Chers amis lecteurs, bonjour !

 

Oui, c'est le grand retour de la voisine. Elle était partie et puis pouf, la revoilà !

Avec une nouvelle histoire  à vous raconter, une histoire passionnante, celle de son voyage à l'autre bout du monde...

 

Suivez-la au fil de son journal de bord ; perdez-vous avec elle dans l'effervescence de Bangkok ; régalez-vous des couleurs, des parfums et des saveurs d'un pays merveilleux ; laissez-vous porter par la chaleur, les vagues et les tuk-tuk ; amusez-vous de ces petites surprises et déconvenues qui sont aussi l'essence d'un voyage.

 

En un mot, revivez au jour le jour cette aventure extraordinaire qui vous donnera, je l'espère, envie de vous évader à votre tour...

 

Bonne lecture

et à très vite !*

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Dimanche 14 février 2016.

Entre orientation et désorientation

 

Le train roule depuis bientôt 2 heures. Le jour s'est levé doucement au-dessus des collines derrière nous.

Le voisin, lui, s'est couché en face de moi. Sa fille illustre les premières pages de son carnet de voyage en reniflant.

Et moi, je contemple les champs inondés de la campagne charentaise. Par endroits, on ne sait plus très bien où est le lit de la rivière. Tout est recouvert d'une eau marron clair.

Nous voilà en gare de Poitiers.

Les passagers qui montent sont bruyants, comme toujours. Comme nous il y a 2 heures.

Le silence était peu à peu retombé dans le wagon, dans le ronronnement à peine audible du train en course.

Maintenant tout s'agite. L'allée centrale s'emplit de gens essoufflés, énervés, pas d'accord sur la direction à prendre pour regagner leurs places. Ils repasseront dans un instant dans l'autre sens, un peu plus essoufflés, un peu plus énervés et encore moins d'accord.

Le train redémarre sous le soleil poitevin. Nous suivra-t-il jusqu'à Paris ? Qu'importe après tout. A quoi bon attendre qu'il nous suive puisque nous partons le retrouver ?

Le silence revient doucement, entre le froissement d'un paquet de bonbons et le chuchotis du couple à côté de nous.

Le train reprend sa berceuse monotone.

Dehors, l'eau ne redescend pas.

J'ai envie de poursuivre la lecture du roman que j'ai posé sur ma tablette. "Les désorientés", d'Amin Maalouf. C'est lui mon livre de voyage. C'est lui qui va m'accompagner durant ce périple de 14 jours à l'autre bout du monde. Je ne sais pas pourquoi mais cette idée me rassure.

A la surprise générale, la mienne en premier, je n'ai pas choisi Katherine Pancol. Pourtant il me restait encore un roman d'elle intact dans ma bibliothèque. Mais non, cette fois-ci elle est restée sur l'étagère et c'est "l'académicien levantin" qui a pris sa place dans mon sac.

A vrai dire, je ne savais même plus si j'avais un livre de lui en rayon. Je l'espérais juste, ça non plus je ne sais pas pourquoi.

La veille du départ (c'est-à-dire hier, mais je pressens déjà que la notion de temps va bientôt devenir une chose de plus en plus abstraite), je suis allée dans mon bureau et j'ai cherché à la lettre M. Un peu plus bas, la "dernière danse" de Katherine me faisait de l'oeil.

Mais non, Amin est là et me sourit discrètement. Je m'excuse auprès de Mme Pancol et quitte mon bureau soulagée, M. Maalouf sous le bras.

Nous venons de passer Saint-Pierre des Corps. Encore 1 heure et quart avant d'arriver à Roissy.

Le paysage s'est aplati, le ciel s'est assombri et l'eau a disparu.

 

La voisine, le 14/02/2016.


16/03/2016
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