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Collioure

 

Et si mon village avait été le même mais dans un autre endroit.  Au bord de la mer par exemple ou dans un autre pays. Les mêmes gens, les mêmes têtes, le même nombre, mais pas ici. Ce ne serait pas pareil. Tout serait différent.

Et si je ne t’avais pas rencontré, si tu ne m’avais pas souri et moi non plus. Si tu ne m’avais pas embrassée ce matin-là, sur cette place, dans ce village, sous le regard curieux de tous ces gens. Si tu ne m’avais pas quittée, si tu t’étais retourné cet autre matin. Si tu étais revenu sur tes pas et m’avais reprise dans tes bras, comme la première fois.

Où serais-je aujourd’hui ?

Je ne serais certainement pas là, assise face à la mer. Je ne serais pas sur les routes à fuir le bonheur en lui courant après. Je ne suivrais pas le vent, ni son parfum, ni sa musique. Ce ne serait pas pareil. Tout serait différent.

Si mon village était ailleurs et si tu m’aimais toujours, je ne verrais pas le monde tel qu’il m’apparait ce soir, comme un château flottant au-dessus des lumières, surplombant la mer, mystérieux, intrigant, inquiétant. Je ne marcherais pas toute seule dans un sable trop chaud, sur une plage inconnue. J’aurais peur de la foule qui me frôle sans me voir. J’aurais peur de sourire, de danser, de sentir.

Si tout cela n’avait pas été écrit ainsi, j’aurais un autre livre dans les mains.

Mais celui-ci me plait.

 

 

La voisine, le 25/04/2008.



01/08/2014
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