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Pensée du mois de mai...

Ce soir, notre pensionnaire s'en va.

Il vient de déposer les clés sur la table devant moi.

Il a fini sa bière et la dernière cacahuète.

Il a trinqué avec nous et puis il est parti en nous disant "A tout de suite et à tout jamais".

Il a pris ses valises et a refermé la porte.

Combien de temps est-il resté ?

Peu importe, ce soir notre pensionnaire s'en va.

Ce n'est pas si difficile que ça finalement, d'ouvrir une porte.

Ça coûte quoi ? Pas grand chose sinon rien.

Ça  fait une lumière de plus qui brille le soir et parfois même une voix supplémentaire à table.

Ça donne des apéros surprises et des discussions interminables au café du matin dans le jardin.

Ça bouleverse un peu la solitude, amie tenace, ça la perturbe, ça la houspille.

Ça fait du bien !

Ce n'est pas si difficile que ça finalement, d'ouvrir une porte.

Ce soir, notre pensionnaire s'en va.

Les clés me regardent en coin sur la table devant moi.

La chambre d'ami va redevenir mon bureau.

Je vais pouvoir y revenir travailler, y revenir écrire.

Je vais pouvoir quitter le canapé de la salle à manger et reprendre place dans mon fauteuil d'orchestre.

Dans mon chez moi, dans cet espace, cette crotte de mouche ridicule dans l'univers où je me suis proclamée reine.

Je vais regagner mon territoire...

Sauf que ce soir, notre pensionnaire s'en va.

Ce n'est pas si difficile que ça finalement, d'ouvrir une porte, même celle de son chez soi, de son petit territoire de rien du tout.

Peut-on accueillir celui qui n'a pas d'autre choix que de nous le demander ?

Quelle question absurde !

La porte que l'on ferme sera toujours plus lourde que celle que l'on ouvre...

 

La voisine, le 03/05/2016.



16/05/2016
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