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Chiang Mai ou les heureux échoués du bus number 1

Chers amis lecteurs, bonjour !

 

Et si nous quittions un peu Bangkok pour aller respirer le calme et la zénitude ?

A Chiang Mai par exemple, environ 700 km plus au nord, ça vous dit ?

Alors suivez-moi !

Mais attention, je me dois de vous mettre en garde. La route promet quelques surprises, peut-être même quelques... désagréments...

Mais le bus en vaut la chandelle malgré tout, parole de naufragée !

 

Bonne lecture

et bon anniversaire papa !*

 

Jeudi 18 février 2016.

Chiang Mai, ou les heureux échoués du bus number 1...

 

La route fut longue et un peu chaotique pour venir écrire jusqu'ici. Pas tant à cause de l'état de la route, une sorte de grande piste d'atterrissage qui partirait de Bangkok pour s'arrêter à Chiang Mai. Certes, des portions en travaux obligeaient notre bus à changer de voie et donc à freiner au dernier moment à la vue des flèches clignotantes.

Longue et chaotique par les surprises que cette route nous a réservées.

A 19h, un taxi nous attendait à la gare de Bangkok pour nous déposer à l'agence de bus.

Des tas de sacs et de gens empilés dans un petit bureau.

On finit par appeler le "Bus Number One". C'est le nôtre !

Nous grimpons alors dans la grosse bête, encore une, mais cette fois nous sommes devant et en bas, dans le carré soi-disant VIP. Probablement en raison de la place entre chaque rangée de sièges, non négligeable pour un voyage de presque 10 heures. On nous distribue une petite bouteille d'eau et un cake plastifié à chacun. Et puis c'est tout.

Le bus démarre à 20h45. Au revoir Bangkok et ses gratte-ciel lumineux, ses gigantesques panneaux publicitaires, ses routes et ses ponts qui se montent dessus. En route vers Chiang Mai !

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De la place pour les jambes mais un confort tout de même un peu spartiate pour dormir, chose que je parviens presque à faire pendant 20 minutes une fois sortis de la mégalopole.

Ah tiens, quelqu'un est allé aux toilettes, on le sent jusque dans notre carré VIP ! En même temps, elles sont juste derrière nous. C'est peut-être un autre privilège du VIP ?

J'ai un petit creux. Les ananas de 16h sont loin maintenant. On nous avait parlé d'un "diner" dans le bus..? 23h, toujours rien.

Ah si, le véhicule s'arrête sur un grand parking à côté de dizaines d'autres autocars. Et puis repart. Comme ça, sans rien dire.

Je commence à penser que c'est peut-être le cake en plastique qu'ils appellent "diner".

Minuit et demie, ça y est, c'est la pause repas, la vraie ! Le chauffeur nous crie " twenty minutes !" Ça va faire court pour un petit tour aux toilettes (que l'on espère plus propres que celles du bus), manger un bout et fumer une clope. Ça va faire court mais ça va le faire, on y croit !

Le passage aux toilettes alignées comme dans un immense dortoir, c'est fait. A table !

Dans cette cantine qui s'étend à perte de vue, difficile de s'y retrouver et d'y comprendre quelque chose. Après avoir montré mon titre de transport, je mangerai donc un plat que je n'ai pas vraiment choisi : du riz pas fameux, du porc (c'est ce que j'en ai déduit) plutôt pas bon et un oeuf dur grisâtre que je n'ai fait que couper en deux pour vérifier qu'il n'en sortait pas un alien.

En résumé, un repas très attendu mais très inutile...Ça aussi, c'est fait ! C'est maintenant l'heure de la cigarette bien méritée. Bien méritée mais vite aspirée car le berger acariâtre rappelle déjà son troupeau de bétail hagard.

Nous reprenons place dans notre bocal à moteur, dans le noir mais surtout l'espoir de pouvoir dormir un peu. Mais comment dormir avec la clim à fond par devant, les relents de toilettes par derrière et les sièges qui ne nous contiennent pas au milieu ? La tête qui se balance d'un côté, les pieds qui pendent de l'autre... Allez, plus que 5 heures à tenir. Le sommeil va bien finir par m'emporter. C'est sans compter sur le chauffeur et ses accélérations et ses coups de frein intempestifs.

3h30 du matin, je suis probablement la dernière survivante de l'aquarium endormi. Plus pour très longtemps, mes paupières finissent par céder. Tant pis, que tous les bouddhas qui méditent assis au bord de la route nous protègent...

6h, mes yeux s'ouvrent sur les portes de Chiang Mai. Peu de temps après, la lumière s'allume à l'intérieur du bocal. C'est le premier arrêt. Nous on descend au second, comme nous a dit le gentil monsieur de la gare de Bangkok.

Ah ben si, il faut descendre ici, pas de deuxième arrêt qu'on nous dit, qu'on nous houspille, qu'on nous braille même !

Nous voilà donc avec nos sacs, à 6h30 du matin, quelque part dans Chiang Mai qui, contrairement à nous, semble déjà réveillée depuis longtemps. Avec quelques autres touristes, nous formons le clan bien misérable des naufragés du bus number one.

Non, nous ne prendrons pas un taxi pour 400 bahts ! On l'a déjà payé avec nos chambres, le chauffeur qui nous attend certainement à ce satané deuxième arrêt !

Il fait froid en plus et malgré tout les moustiques nous attaquent. Je sens que je ne vais pas aimer cette ville.

Un tuk-tuk à moustaches nous dit en nous montrant le plan qu'il ne fallait pas descendre ici mais au second arrêt. Il commence à me les chauffer celui-là ! T'as vu quelle heure il est ? Tu sais d'où on vient ? T'en as d'autres des blagues comme ça ? Quoi, 100 bahts pour nous mener jusqu'à l'hôtel ? Trop cool, Monsieur Moustaches !

7h30, nous arrivons enfin à notre nouvelle maison. Oui, on sait, on aurait dû s'arrêter à l'arrêt fantôme numéro 2, désolés pour votre chauffeur... Photocopies des passeports, sourires paisibles et rassurants derrière lesquels se cache un magnifique patio orné d'arbuste et de salons de jardin en roue de charrette.

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On en profitera plus tard. Là tout de suite maintenant, on va aller faire un petit roupillon. J'ai toujours un creux, je me ferais bien un des cakes en plastique que j'ai chouravés à l'équipage du bus sans scrupule. Non, d'abord dormir.

9h. Une douche puis sus au petit déjeuner ! Mmm, le bon café noir, le pancake, le jus d'orange ! J'aime déjà mieux cet endroit. Vient ensuite l'heure des mots croisés au bord de la piscine pour parfaire ce temps de réconfort bien mérité. Il n'y a pas de bruit. Comme c'est agréable !

11h, direction les temples. Nous croisons un couple de Montpelliero-Laotiens à la retraite qui nous donnent quelques informations sur le premier temple que nous visitons. C'est beau! Plus beau que le Wat Pho de Bangkok et c'est pas peu dire ! Dans la foulée, nous enchainons avec un second temple au milieu duquel un petit bassin d'eau croupie renferme d'étranges créatures, plus effrayantes encore que le varan amorphe de la veille à Bangkok.

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Pause déjeuner dans les ruelles paisibles de la vieille ville. A l'entrée d'un restaurant, nous lisons un message de soutien au peuple parisien inscrit à côté du menu. On va manger là.

Quelle excellente idée, c'est délicieux ! Poulet coco et légumes-ananas sautés, un vrai régal ! Nous restons là un moment, à le savourer tout simplement, à échanger quelques mots avec une jeune Française fraichement débarquée du Laos. Pour elle, Chiang Mai court à 100 à l'heure, pour nous c'est un havre de paix à l'opposé de l'étouffante Bangkok. Les effets de la digestion et surtout de la longue nuit sans sommeil commencent à se faire sentir.

Retour à l'hôtel pour, au choix, une petite sieste ou un plouf dans la piscine. Une fois tout le monde d'aplomb, nous reprenons les ruelles en quête de cartes postales. Mais avant, laissons un peu d'ouvrage à la couturière du coin de la rue. De boutiques en boutiques, nous finissons par nous installer à la terrasse arborée d'un bar et sirotons notre apéritif tout en rédigeant nos cartes pour la famille ou la pharmacienne, partenaire du voyage.

La séquence rédaction terminée, nous sautons dans un tuk-tuk, direction le Night Bazar de l'autre côté des remparts. 100 bahts la livraison dans ce temple de la contrefaçon. Il y a à peu près tout ce qu'un touriste peut vouloir ramener en souvenir mais à des prix, bien que négociables, encore au-delà de l'acceptable. C'est sympa, ça vaut le détour mais pas plus.

Retour en tuk-tuk au calme de notre petit paradis adopté à l'unanimité. Cette fois-ci, la commission est à 80 bahts, sans discuter.

Ah, de ce côté on dirait qu'on mange tôt, tout est fermé. Tout sauf un petit restaurant où l'on accepte de nous servir des noodles sautées délicieuses et une Chang d'un litre. Un jeune adolescent s'essaie au Canon de Pachelbel à la guitare pendant que nous nous racontons nos gamelles les plus drôles.

 

La voisine, le 18/02/2016.

 

 

 

 

 



29/03/2016
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